Praë a écrit :Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est comment est-il possible de déchiffrer les hiéroglyphes.... Je ne parle pas de "nous" à notre époque, mais comment est-ce possible de comprendre des bribes d'une langue (abandonnée depuis longtemps ?) sans réellement l'avoir apprise. Il me semble que l'histoire égyptienne provient principalement des lectures des hiéroglyphes et ça reste pour moi vraiment quelque chose de difficile à comprendre : déchiffrer... histoire... Deux mots qui ne me semblent pas facile à mettre ensemble.
Ce que tu écris est également vrai pour d'autres découvertes.
Nous "savons" que la terre tourne autour du soleil et que la matière est constituée d'atomes mais est-ce finalement tellement perceptible ? Aurions-nous pu le découvrir nous même, avec le peu d'information dont les scientifiques de l'époque disposaient ?
La réponse tient probablement en deux éléments : le trait de génie de quelques-uns qui ont marqué l'histoire, émergeant d'un foisonnement d'idée d'inombrables inconnus qui n'ont certe pas laissé de traces mais qui ont "statistiquement" permis l'émergence de ces génies.
Pour en revenir à l'égypte, les "égyptologues" disposaient de plusieurs sources.
Tout d'abord les récits de voyageurs (notamment ceux transcrits en grec, je pense à Strabon par exemple) qui n'ont certes pas la valeur des travaux de nos éthnologues actuels mais qui par recoupement donnent quand même de précieuses informations. Même si ces voyages sont largement postérieurs à la période phare de l'égypte pharaonique, il n'en reste pas moins que l'on écrivait encore en hiéroglyphe à l'époque où ils ont eu lieu. Le dernier nom écrit en hiéroglyphe serait le nom de l'empereur romain Décius qui a regné en 250 après J.C (wiki). Un des plus beau temple le long du Nil est celui de l'ile de Philae dont la finition est postérieure au Christ.
Ensuite la pierre de Rosette (trouvée dans cette ville, Rashid en arabe). Le même texte écrit dans 3 langues différentes dont le grec et l'écriture hiéroglyphique.
Le fait (et c'était la l'intuition de Champollion) que la langue Copte avait une filiation avec l'antique langue égyptienne.
J'ajouterai également le fait qu'elle fut une écriture secrète. Ce sont quasiment toujours les mêmes hiéroglyphes qui reviennent sans cesse.
Certaines informations présentent dans l'histoire et les religions des civilisations voisines et parfois plus lointaines (Hittite en anatolie je crois, Juive évidemment).
A ce titre un très bel exemple de syncrétisme existe entre une prière à Aton que l'on attribue au fameux pharaon Akhenaton et à un psaume de la tradition chrétienne.
http://eocf.free.fr/text_psaume_104_aton.htm
Pour finalement arriver à traduire l'une des ligne de la stèle suivante :
http://kemit.perso.neuf.fr/stele_eristen/stele.htm sur laquelle le commanditaire de l'époque fit écrire en hiéroglyphique : "Je connais le secret des hiéroglyphes (...)" (voir la troute dernière formule de la page).